Réunion publique de présentation de La Gauche Forte, Assemblée Nationale

photo2Message de Patricia Schillinger, Sénatrice du Haut-Rhin (20 février 2013)
Co-fondatrice de la Gauche Forte

 

Bonjour à tous,

Je suis désolée de ne pas être présente ce soir à vos côtés, pour ce moment  très important à mes yeux de présentation publique de la Gauche Forte. C’est un pôle dont la réussite me tient particulièrement à cœur, et que j’ai souhaité créé aux côtés de mon ami Yann Galut et d’autres camarades et collègues parlementaires partageant la même analyse politique de la société française d’aujourd’hui.

Parmi les trois thèmes principaux sur lesquels nous allons travailler en priorité, je souhaite dire quelques mots sur l’Europe.

En effet, l’Europe est sans doute la plus belle idée du 20ème siècle, celle qui a permis de surmonter les traumatismes de deux guerres mondiales. En tant que parlementaire élue d’un département frontalier de l’Allemagne, je sais ce que cela représente.

Et pourtant, soixante ans après sa création, et au moment où elle reçoit le prix Nobel de la Paix, l’Union Européenne est en crise profonde et en rupture avec l’opinion publique. C’est particulièrement vrai en France, où elle est essentiellement perçue comme le bras armé des aspects les plus durs du capitalisme, ou encore comme un monstre technocratique froid.

Ce constat est alarmant pour tous les internationalistes que nous sommes, en particulier pour tous les socialistes et sociaux-démocrates, qui ont historiquement porté, avec les démocrates-chrétiens, la construction européenne depuis ses débuts.

Pour sortir de cette situation, nous considérons naturellement comme primordial la victoire d’un maximum d’équipes de gauche en Europe lors des prochains scrutins, pour insuffler plus de solidarité et de volontarisme. Mais nous devons déjà saisir l’opportunité de la victoire de la Gauche en France pour avancer.

L’investissement de 120 milliards d’euros adossé au traité de stabilité budgétaire européen, obtenu par François Hollande aussitôt après son élection en juin 2012, est un succès important car il a permis de redonner le signal d’un prochain et véritable gouvernement économique de l’Union, nécessité absolue dans la situation actuelle pour dépasser les égoïsmes nationaux qui aboutissent au statu quo.

En appui à la politique du gouvernement en la matière, nous souhaitons vraiment redonner du souffle à l’idée de fédéralisme. Et c’est d’abord sur le terrain de l’harmonisation fiscale entre les Etats de l’Union, par une lutte efficace et mieux coordonner contre l’évasion fiscale, que nous y parviendrons, comme l’a dit Yann Galut tout à l’heure.

C’est aussi sur le plan des signes politiques que nous donnerons à nos concitoyens, que nous pourrons les réconcilier avec la construction européenne. C’est la raison pour laquelle, à un peu plus d’un an des élections européennes, nous allons faire très prochainement des propositions concrètes pour renforcer la possibilité d’un programme commun des socialistes et sociaux-démocrates en Europe, et renforcer la lisibilité politique des élections européennes, scrutin qui voit malheureusement des taux records d’abstention tous les cinq ans.

L’Europe doit se rapprocher de ses citoyens et les inclure dans les processus de décision. C’est une nécessité. Il faut répondre à leurs inquiétudes en développant un projet politique ambitieux porteur de valeurs fortes. Il faut aussi démocratiser le fonctionnement de l’union européenne.

Voilà nos premiers axes de travail sur ce sujet, et vos contributions sont les bienvenues.

 

 

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