Suites de l’expérimentation de pulvérisation par drone de produits phytopharmaceutiques

Question n° 26785 adressée à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation
À publier le : 17/02/2022
Texte de la question : Mme Patricia Schillinger attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur l’usage des drones pour l’épandage de produits phytopharmaceutiques. Conformément à la directive 2009/128/CE, la France s’est engagée dans un mouvement de réduction de l’usage des produits phytosanitaires. La loi n° 2015-992 du 17 août 2015, relative à la transition énergétique pour la croissance verte a, en conséquence, modifié l’article L. 253-8 du code rural et de la pêche maritime en interdisant la pulvérisation de produits phytopharmaceutiques. Toutefois, cette interdiction peut poser des difficultés dans certains territoires, dont les spécificités rendent le traitement par voie terrestre dangereux pour les opérateurs qui ont la charge. Tel est le cas dans le vignoble alsacien dont l’une des particularités est de présentée par endroit, de fortes pentes qui rendent tous traitements par voie terrestre extrêmement risqués. Aussi, l’article 82 de la loi n°2018-938 du 31 octobre 2018, dite EGALIM, a prévu à titre expérimental pour 3 ans, la possibilité de déroger, via l’utilisation de drones, à l’interdiction d’épandage aérien de produits phytopharmaceutiques. Cette expérimentation, menée notamment en Alsace à Guebwiller, a montré que le recours aux drones constitue une alternative efficace aux hélicoptères tout en permettant de cibler les pulvérisations. En effet, le recours à des buses antidérive assure une dispersion limitée des produits phytopharmaceutiques. Avec quasiment la même efficacité qu’une pulvérisation au sol, l’usage de drones permet de réduire considérablement l’exposition des opérateurs aux contaminations, en comparaison à celles qu’ils encourent lorsqu’ils manipulent une chenillette. Aujourd’hui, les professionnels espèrent une pérennisation de la possibilité d’épandre par drone, alors que l’expérimentation qui le permettait s’est achevée en 2021 dans l’attente de son évaluation par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). En conséquence, elle lui demande quelles sont ses intentions concernant la possibilité de recourir aux drones pour l’épandage de produits phytopharmaceutiques et s’il entend pérenniser celle-ci, dans l’intérêt des opérateurs, mais aussi dans celui d’une agriculture responsable, soucieuse de l’environnement.

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