Réaction à l’intervention du Président de la République sur la révision constitutionnelle

Le Chef de l’Etat a pris acte du refus de la droite de modifier notre constitution là où la gauche avait fait le choix du compromis national. Ce refus est regrettable alors que notre pays a besoin de rassemblement. C’est une occasion ratée.

Souvenons-nous des terribles attentats du 13 novembre qui ont endeuillé la France. Ces évènements exigeaient une réponse nationale à la hauteur des dangers auxquels nous faisons face.

Le Président, devant le  Parlement réuni en Congrès à Versailles, avaient alors annoncé des décisions nécessaires pour lutter contre le terrorisme : instauration de l’état d’urgence, augmentation des moyens affectés aux forces de l’ordre, révision constitutionnelle pour mieux garantir l’utilisation et l’efficacité de l’état d’urgence, et pour priver de la nationalité française les terroristes qui portent les armes contre leur propre pays.

 Le 10 février, l’Assemblée Nationale a voté une réforme équilibrée qui rassemblait les 3/5ème des députés, seuil requis pour modifier la Constitution. Après de longs débats, la gauche et la droite ont chacune fait un pas l’une vers l’autre pour arriver à un compromis, seule possibilité pour une réforme constitutionnelle.

Le 22 mars, le Sénat a voté à une très courte majorité un texte totalement différent, stigmatisant les bi-nationaux. Ce vote ne permet pas de réformer la constitution puisque le seuil des 3/5ème n’est pas atteint. Seuls 2 groupes politiques sur les 6 que compte le Sénat se sont exprimés en ce sens.

En modifiant le texte ainsi, la droite sénatoriale a rompu l’équilibre droite/gauche obtenu à l’Assemblée et a sonné le glas de cette réforme.

Je déplore que celle-ci ait cédé à  des considérations partisanes plutôt que d’observer l’union faite derrière les valeurs de notre république et notre modèle démocratique, au moment où la priorité devrait être  la protection de la Nation.

A cette fin, j’espère que l’esprit de rassemblement et d’unité retrouvera rapidement sa place au Sénat afin, notamment, que le projet de loi de lutte contre le terrorisme, actuellement débattu au Sénat, ne soit pas lui aussi otage d’une surenchère polémique.

 

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