Devenir de la desserte Paris/Euroairport

index

Mme Patricia Schillinger attire l’attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur la desserte de l’aéroport Bâle-Mulhouse depuis les aéroports d’Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. Alors que la fréquentation de cet aéroport dépasse les cinq millions de passagers et que celui-ci représente plus de 6 000 emplois directs, la récente décision de la compagnie Air France d’assurer la liaison avec Paris avec des vols à hélices ATR72 fait craindre le pire quant à la pérennité de cette ligne, pourtant essentielle pour le rayonnement du territoire alsacien. Après le report sine die de la fermeture de la ligne Paris-Charles de Gaulle/Strasbourg, ce choix stratégique semble s’inscrire à rebours des efforts et de l’engagement des élus qui, sur le terrain, ont milité et militent encore pour le désenclavement de la région. En effet, cette décision qui s’inscrit dans le prolongement d’une dégradation constante, ces dernières années, de la qualité de la desserte Paris-Mulhouse semble traduire une certaine désaffection de la compagnie pour cette desserte. Désaffection difficilement concevable au regard l’importance croissante de l’Euroairport en termes d’affluence, ainsi que de sa dimension trinationale. En conséquence, elle souhaiterait savoir quelles sont ses intentions en ce qui concerne le devenir de la desserte Paris/Bâle-Mulhouse et ce qu’il envisage de faire afin de garantir, de manière pérenne, une certaine qualité de service sur cette ligne.


Réponse du Ministre
L’année 2012 a été marquée par une baisse importante de la fréquentation des liaisons aériennes reliant Paris à Mulhouse, malgré une offre de transport aérien quasi stable. Cette baisse, qui s’élève notamment à – 25 % pour la desserte sur Paris-Orly, s’explique par la mise en service, en décembre 2011, de la branche Est de la ligne TGV Rhin-Rhône, entre Dijon et Mulhouse et s’apparente à celles constatées sur toutes les liaisons bénéficiant d’une réduction significative de la durée du trajet ferroviaire. Il est alors naturel que les transporteurs aériens concernés tiennent compte des nouvelles situations concurrentielles ainsi créées. Cette baisse intervient par ailleurs dans le contexte général des difficultés que connaît Air France et qui affectent particulièrement son activité court et moyen-courrier. Une réorganisation de ce réseau est inévitable, surtout concernant les liaisons les plus en difficulté, pour lui permettre de retrouver une compétitivité qui puisse assurer sa pérennité. Parmi les mesures prises pour restaurer l’équilibre du court-courrier, le groupe Air France a fusionné les compagnies Airlinair, Brit Air et Régional CAE au sein d’une nouvelle compagnie, HOP !, qui est l’exploitant, depuis mars dernier, des liaisons reliant Paris (Charles-de-Gaulle et Orly) à Mulhouse. Ces éléments ont conduit le Groupe Air France à exploiter ces liaisons avec des appareils à turbopropulseurs de type ATR72. Ces appareils modernes consomment beaucoup moins de kérosène et ont donc un coût d’exploitation beaucoup plus faible. Par ailleurs, ils émettent moins de gaz à effet de serre au prix d’un léger allongement de temps de transport. La liaison Paris-Orly – Mulhouse reste desservie à raison de cinq allers-retours par jour du lundi au vendredi et trois par jour en fin de semaine, hormis les périodes de vacances et les jours spéciaux, la liaison Paris-CDG – Mulhouse l’étant à raison de trois allers-retours quotidiens le samedi et quatre par jour les six autres jours de la semaine. Ces vols permettent un bon étalement quotidien de l’offre des services de transport aérien et un choix attractif d’horaires pour la clientèle potentielle, que ce soit pour les trajets entre Mulhouse et Paris, ou pour les correspondances avec des vols sur les aéroports parisiens. S’agissant enfin de la qualité de service, il appartient à Air France de veiller, dans le cadre de ses contraintes économiques et commerciales, à ce qu’elle corresponde aux standards attendus par sa clientèle. Le ministre délégué, chargé des transports, de la mer et de la pêche, est pleinement conscient des enjeux de développement économique local liés à l’aéroport de Bâle-Mulhouse ainsi que de sa dimension trinationale. Il veillera qu’il en soit de même pour Air France et que ce transporteur sache accompagner la demande de transport aérien entre cet aéroport et les aéroports parisiens.

 

Twitter Digg Delicious Stumbleupon Technorati Facebook Email